Ce mercredi matin, l'Institut Technique horticole de Gembloux se mobilisait contre réforme de l'enseignement. Afin de protester contre la suppression de la 7e professionnelle qualifiante, les élèves organisaient une procession funéraire.
L'Institut Technique Horticole de Gembloux est en deuil. Opposés à la réforme de l'enseignement de la ministre Glatigny, élèves et enseignants se mobilisent en mettant en scène un enterrement et une crémation de leur certificat de fin d'études. Symboliquement, ils dénoncent la mise à mort de la 7e année qualifiante en arboriste grimpeur-élageur et en aménagement du parc et jardin.
"On voulait vraiment marquer le coup, en essayant de lancer une action la plus symbolique possible" explique Clément Delhoute, élève de 6ème technique qualification. "On a représenté un cercueil pour dénoncer le fait qu'on ne pourra pas faire notre 7e à la rentrée prochaine."
Peur pour l'avenir
Au-delà de la tristesse qui se traduit de cette procession, c'est la peur qui occupe les pensées des élèves. La peur pour un avenir incertain, complètement remis en cause. "On a l'impression de ne pas être écouté" continue Clément. "On a des envies, des passions, et ici, tout s'arrête du jour au lendemain. C'est très dur."
"Je me suis inscrit spécifiquement cette année pour faire une 7e grimpeur-élagueur" rajoute Louise. "Maintenant, je vais devoir réfléchir à une réorientation, mais ça va être compliqué."
Une reconversion dans l'enseignement adulte
Pour rassurer les étudiants du qualifiant, la Ministre Glatigny souligne qu'ils pourront se rediriger vers les formations pour adultes, notamment à l'IFAPME. Mais cette justification fait débat et ne convainc pas les enseignants.
"Nos élèves ont fait pour la plupart une 4e, 5e et 6e en technique de qualification. Ils sont donc déjà des experts dans leur domaine" souligne Fabienne Bilterijs, professeure de néerlandais à l'Institut Technique Horticole de Gembloux. "Si on les met à l'IFAPME avec des adultes, ils vont se retrouver avec d'autres catégories de personnes avec lesquelles ils vont probablement apprendre des choses qu'ils connaîtront déjà. Je reste convaincue que l'enseignement pour adultes n'est pas équivalent à l'enseignement obligatoire que nous assurons".
Selon l'Institut Technique Horticole de Gembloux, la ministre ne voit pas la plus-value qu'offre la 7e année professionnelle qualifiante. Elle constitue pourtant une formidable rampe de lancement, au moment où les jeunes arrivent sur le marché du travail.
Pour rappel, les étudiants du qualifiant ne sont pas les seuls touchés par la réforme. Les profs sont également visés, avec la suppression des nominations au profit des contrats à durée indéterminée.