Pour agir contre le tabagisme, les autorités obligent désormais les points de vente à cacher les cigarettes, cigares et paquets de tabac. Cette mesure demande aux commerçants de s'adapter. Et ne convainc pas tout le monde.
Dans cette librairie du côté de la gare de Chastre, les rideaux sont tirés. Non pas que le magasin soit fermé, mais depuis le 1er avril, son tenancier Giuseppe est obligé de cacher les étalages de cigarettes à la vue de ses clients. Une obligation qu'il respecte sans broncher, mais qui le force à revoir sa manière de travailler.
"Quand j'ai appris que je devais cacher mes produits de tabac, j'ai demandé un peu autour de moi comment faire. Et puis j'ai opté pour les rideaux", explique le commerçant. "J'ai dû les couper en deux, pour avoir plus de facilité et servir le client plus rapidement. Tout ça représente un coût. Personnellement, j'aurais préféré ne rien faire."
Pas d'incitations au changement
Ne rien faire, c'est aussi une position que partagent les clients de Giuseppe. Cette nouvelle obligation les fait sourire. Certains doutent des retombées positives sur le comportement des consommateurs de tabac. "Je ne crois pas que c'est en voyant un paquet qu'on a envie d'en acheter un", soulève Yves. "Si on a envie d'essayer, on essaie. Celui qui n'a pas envie n'essaie pas. Ce n'est pas en tombant sur un paquet chez le libraire qu'on commence."
La crainte des contrôles...
Du côté du service études de l'Union des Classes Moyennes, on émet également plusieurs craintes. Notamment sur la charge de travail et le stress qu'une telle obligation peut générer. "Ce genre de mesures peut entraîner un sentiment de complexité et de surcharge administrative chez les indépendants", avance Olivier Vandenabeele, conseiller en économie au Service Études de l'Union des Classes Moyennes (UCM). "Ils sont constamment soumis à ce genre de mesures, et aux amendes et contrôles qui vont avec.
... et d'un glissement
Et l'UCM ne s'arrête pas là. L'organisme partenaire des indépendants soupçonne que cette mesure, combinée à l'interdiction de vente dans les grandes surfaces, vienne in fine déplacer le problème vers d'autres terrains de consommation. "On reconnaît qu'on va ici dans le sens d'une lutte contre le tabagisme. Mais on craint tout de même un glissement de la consommation vers le commerce illégal", continue Olivier Vandenabeele. "Et il y a aussi moyen d'aller chercher ses cigarettes à l'étranger, souvent moins chères que chez nous."
L'obligation de cacher les produits de tabac dans les points de vente ne fait donc aujourd'hui pas encore l'unanimité. Mais elle vient tout de même renforcer d'autres mesures déjà en application contre le tabagisme, comme l'interdiction de fumer à moins de 10 m des écoles et hôpitaux.
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