Michel Pierard, éleveur à Malèves, se sent abandonné par les responsables politiques. Il estime que la crise de la fièvre catarrhale aurait pu être mieux anticipée.
Michel Pierard estime avoir eu de la chance. Sur les quelques 250 bêtes qui composent son cheptel, trois seulement ont trouvé la mort suite à l'épidémie de fièvre catarrhale. Deux taureaux et une génisse sur le carreau, c'est peu par rapport aux avortements pratiqués dans d'autres exploitations. Des avortements qui, pour une laitière, mènent directement à l'équarissage.
Michel élève des holstein et des BBB à Malèves (Perwez). Il n'a reçu que cinquante doses de vaccin. " Je dois faire quoi ? Trier les vaches qui méritent d'être piquées, et laisser les autres à l'écart ? " L'éleveur déplore aussi le coût de l'autopsie. " Tout ce que disent les politiques, c'est d'aller porter le cadavre à l'autopsie pour prouver que c'est bien une épidémie de fièvre catarrhale. Mais on le sait, nous ! Il y a 10.000 bovins, 30-40.000 moutons qui sont morts. Faut pas attendre l'autopsie ! "
Un impact sur le prix du lait
Si la maladie ne décime pas tous les cheptels, elle affaiblit néanmoins les vaches laitières. Le rendement diminue. Michel l'estime à environ dix litres de production en moins quotidiennement par animal. Cette baisse de production a fait monter les prix de trois centimes le litre.
Rappelons que la fièvre catarrhale, la "maladie de la langue bleue", ne se transmet pas aux humains et qu'elle n'a aucune incidence sur la qualité sanitaire des produits issus des animaux malades. Le lait et les viande d'ovin et de bovin peuvent donc être consommés sans danger.