Deux cas de grippe aviaire ont été détectés dans des exploitations avicoles en Flandre orientale. En Wallonie et dans nos communes, aucune contamination n'a encore été déclarée, mais les agriculteurs doivent suivre les protections édictées par l'AFSCA.
Geert Denolf et son fils Jean sont agriculteurs dans le village de Bossière à Gembloux. Producteurs de lait et de pommes de terre, ils s'occupent également de poules pondeuses. Avec le risque de contamination à la grippe aviaire identifié depuis novembre, ils sont tenus d'utiliser des filets en extérieur pour protéger les poules des oiseaux sauvages contaminés. Une installation loin d'être simple, car le poulailler est mobile.
"La complication, c'est de mettre un filet qui nous permet de pouvoir continuer à déplacer le bâtiment. C'est pour ça que le parc est si petit", explique Geert, qui ne produit que des œufs issus de l'agriculture biologique. "Le filet que j'utilise pour le moment, c'est déjà le troisième. Ce n'est pas facile pour que ça tienne."
La mise en place de filets est certes contraignante pour les producteurs. Mais le plus important, c'est qu'ils ne créent pas de nuisance supplémentaire pour les animaux, bien au contraire. "Ça n'influence pas du tout la ponte des poules", précise Jean, le fils et associé de Geert. "Justement, ce système est pratique pour protéger les poules contre les rapaces qui attaqueraient les poules. Je dirais donc qu'au final, c'est un avantage."
Trois actions précises
La pose de filets n'est pas la seule mesure imposée aux éleveurs de poules. Pour lutter contre la propagation de la grippe aviaire, l'AFSCA les oblige, au total, à poser trois gestes bien précis. "La première mesure, c'est effectivement le confinement, c'est-à-dire de rentrer les volailles, ou au minimum placer un filet au-dessus de l'élevage", réitère Kathy Brison, porte-parole francophone de l'AFSCA.
"La seconde mesure, c'est d'alimenter les animaux à l'intérieur, de façon à ce que les mangeoires ne soient pas contaminées par les fientes des oiseaux sauvages. Et la troisième mesure, c'est l'interdiction d'utiliser des eaux de pluie qui pourraient être contaminées ou des eaux de surface."
Malgré les efforts fournis sur le terrain, le risque zéro n'existe pas. Aucun cas de grippe aviaire n'a encore été détecté en Wallonie cette année, mais la menace reste bien présente. Parmi les dangers, il y a notamment "les pigeons et les corneilles qui ne sont jamais bien loin", poursuit Geert Denolf. Dans les déjections de poules, ils aiment bien aller manger des graines qu'elles n'ont pas bien digérées. "C'est un virus, il sera toujours là et il faut faire avec."
Les éleveurs restent donc sur le qui-vive. Pour les rassurer, le ministre fédéral de l'agriculture, David Clarinval, a déclaré s'engager à soutenir les exploitations touchées.
Sur le même sujet
Recommandations

Le CRA-W développe un outil citoyen pour analyser la qualité des sols

Daniel Coulonval, nouveau président de la FWA : "On veut défendre une agriculture climato-protectrice"

Perwez : une campagne Îles de Paix au profit des agriculteurs de Tanzanie
