"7 agriculteurs sur 10 expriment des craintes quant à l'avenir de l'agriculture en Wallonie". C'est un constat issu d'une étude Ipsos de juin 2024. Intitulée "Observatoire du monde agricole", cette enquête était présentée aujourd'hui dans une exploitation agricole du côté de Corroy-le Château.
Jeune agriculteur du côté de Corroy-le Château, Antoine Vandenberghe est à la tête de la ferme de la Brouhinète depuis un an et demi. Il en est devenu l'exploitant à la suite d'une transmission familiale en janvier 2023. Une reprise dont il est fier, mais qui est loin d'être facile, en raison de l'explosion du prix des terres.
"Il y a 30 ans, on savait payer les terres avec ce qu'on gagnait. Mais maintenant, on est passé de 30 000 € l'hectare à 100 000 € l'hectare, ce n'est plus possible", explique Antoine.
En parallèle de l'accès à la terre, Antoine doit faire face à un second défi : la rentabilité de son exploitation.
Pour pouvoir dégager des revenus fixes tout au long de l'année, il a dû diversifier ses activités, en se lançant notamment dans la culture de fraise. "Au moment du printemps, quand les factures arrivent et qu'on doit tout planter, on n'a pas vraiment de rentrées financières. C'est pour ça que je me suis lancé dans la culture de fraise, qui tombe justement à la même période".
1 agriculteur sur 2 en difficulté
Face à ces défis, Antoine est loin d'être un cas isolé, en témoigne les résultats d'une étude de juin 2024 commandée par CBC et réalisée par l'institut Ipsos auprès de 300 agriculteurs wallons. Selon l'enquête, "50% des agriculteurs estiment que leur activité n'est pas rentable et 37% envisagent de remettre leur exploitation".
Un besoin de reconnaissance et d'écoute du secteur est donc nécessaire. À l'avenir, les aides fournies devront être capables de rassurer les exploitants et d'améliorer ce climat de défiance dans lequel baigne la profession. Aujourd'hui, seul un agriculteur wallon sur dix se dit prêt à reprendre une exploitation.