La saison d'arrachage des betteraves bat son plein mais les agriculteurs sont pessimistes par rapport à la baisse de leur rendement, liée au climat humide. Le prix du sucre est légèrement à la hausse, mais il est loin d'assurer une situation financière à l'équilibre pour les exploitants.
Depuis 5 heures du matin, David Vaerman est sur le champ pour manier sa machine et arracher un maximum de betteraves. Il ne s'en plaint pas mais en ce mois d'octobre, ses horaires de travail sont flexibles car il est tributaire des horaires météos. Chaque fenêtre de temps sec est une aubaine.
"Les créneaux horaires sont compliqués parce qu'on ne fait pas face à des petites pluies de deux ou trois millimètres mais à des fortes précipitations qui nous tombent dessus tout le temps. On vit vraiment au jour le jour : aujourd'hui ça va bien, mais si ça tombe, le reste de la saison c'est une catastrophe ..."
Un rendement à la baisse, un champignon qui prolifère
Sur le champ, David travaille ici pour Vincent Demanet, agriculteur du côté de Chastre. Ce dernier, qui officie en tant que président de la Fédération des Betteraviers Wallons, est pessimiste sur les rendements que les exploitants vont pouvoir obtenir de leurs récoltes.
"On a prélevé des échantillons en août et on confirme qu'on est sur une très mauvaise année" déclare Vincent Demanet. "On parle d'une moyenne de 70 tonnes par hectare, alors que l'an passé on était à 91 tonnes l'hectare. Donc on est entre 15 à 20 % en dessous de ma moyenne de ces 5 dernières années.
Et comme un problème n'arrive jamais seul, les agriculteurs doivent cette année faire face à la cercosporiose, une maladie fongique qui se développe sur les feuilles de betteraves lorsque le climat est particulièrement humide. "Il pleut toutes les semaines.Tous les ingrédients sont donc là pour favoriser un développement énorme de ce champignon" explique Vincent Demanet, avec tristesse.
Les futures cultures touchées
Outre les mauvais rendements de betteraves, David Vaerman est de son côté craintif pour le froment à semer sur le champ par la suite. Car arracher les betteraves lorsque les précipitations de pluies se multiplient peut avoir des conséquences sur la terre et rendre difficile la reprise des prochaines cultures.
"Le fait d'arracher systématiquement dans ces conditions détruit nos terres et influence toujours la prochaine culture que l'on va semer après. La terre se tasse et la culture aura inévitablement du mal à redémarrer."
Seule petite éclaircie au tableau : le prix du sucre. Il est aujourd'hui légèrement à la hausse après être tombé en dessous de 500€ la tonne au mois d'août. Mais ce prix étant malheureusement défini par des spéculateurs, il peut constamment fluctuer à la hausse ou à la baisse, sans que les agriculteurs aient leur mot à dire.