C'est une petite rue qui monte vers la gare de Chastre. Un tronçon insignifiant si ce n'est pour le nom qu'il porte. Celui d'une famille qui participa à l'essor économique de la commune au 19 e siècle.
Alors que le dossier de l'aménagement du quartier de la gare a connu un nouveau rebondissement début du mois de mai, intéressons-nous au site avec un autre regard, celui du passé.
Nous sommes en 1928.
Ce jour là, les portes des bâtiments de la sucrerie fondée par la famille Ledocte en 1864 - depuis vendue or de la famille - se referment définitivement sur des locaux vides et silencieux.
Le temps et une guerre auront eu raison d'un des fleurons de la prospérité commerciale et industrielle qu'aura connue Chastre au siècle dernier.
Abandonnée, vandalisée, l'ancienne sucrerie n'est plus aujourd'hui qu'un lambeau de brique et de vitres brisées, occasionnellement visitée par des amateurs d'urbex et des fêtards audacieux avant sa destruction. Idem pour les laboratoires Triosol, eux aussi laissés à l'abandon quelques dizaines de mètres plus loin sous le couvert des arbres le long de hautes grilles de fer forgé. Derrière celles-ci, les ruines du chateau ayant jadis appartenu à la famille Ledocte, parti en fumée en 1999, comme le rêve de cette famille dont seul subsiste la toponymie d'une rue en 2023.