Ce mercredi, le conseil communal de Gembloux a vu débarquer une délégation d'Ernageois. Le dress code était clair : bottes en caoutchouc, parapluie, anorak, ... Bref, ils venaient parler des inondations qui les touchent régulièrement. Pour eux, on ne peut plus parler de situation exceptionnelle.
Des dizaines d'habitants d'Ernage, vêtus d'anorak et chaussés de bottes en caoutchouc, ont assisté au conseil communal de Gembloux, ce mercredi soir. C'est pour parler des dernières inondations dans le village qu'ils ont fait le déplacement en nombre. Raoul Lorphèvre a interpellé les élus, au nom de ses voisins. "Nous avons été inondés en juin 2012, juillet 2013 (37 maisons), en mai et en juin 2016 (38 maisons), en juillet 2021 (32 maisons), en mai et en juin 2024 (60 maisons)", a lancé l'Ernageois.
Le coût financier côtoie le coût humain : inquiétudes et stress sont bien présents à chaque précipitation. "Nous avons installé des batardeaux, aménagé nos maisons en fonction des inondations, installé des barrages mobiles, des haies... Nous sommes sans cesse à la recherche de solutions innovantes et à notre portée. Nos actions sont locales et à notre échelle. Nous avons besoin de solutions pérennes, structurelles et coordonnées."
Les Ernageois ne veulent plus entendre parler de situations exceptionnelles qui impliquent des mesures d'urgence. Ils attendent un plan de mobilité de l'eau à Ernage et ainsi viser le "zéro maison inondée à Ernage" dans quelques années.
De multiples actions
Le bourgmestre Benoît Dispa (Bailli) comprend les inquiétudes des habitants, à de trop nombreuses reprises sinistrés. "Nous n'avons pas attendu les derniers événements pour mettre en œuvre une stratégie globale", a-t-il répondu. La première étude remonte à 2009. Depuis, plusieurs ont été menées afin d'identifier les zones les plus sensibles et d'entreprendre des travaux. Des agents communaux ont été recrutés et des "task force" se réunissent plusieurs fois par an.
"Les zones sensibles sont nombreuses sur le territoire. Aucun village n'est épargné. Pour tous ces villages, de nombreuses actions sont en cours", assure le mayeur. Un plan d'actions existe sur 40 zones de l'entité gembloutoise.
"Ces deux dernières années, 24 primes ont été attribuées à des particuliers afin de mettre en place des dispositifs préventifs. Sur ces 18 derniers mois, 1.325 mètres de fascines ont été installées", illustre Benoît Dispa. À l'arrière des maisons de la rue Omer Piérard, un fossé a été creusé afin de récolter les eaux des terres agricoles en surplomb. Un bassin de décantation et un tuyau de décharge ont également été installés. Outre les actions en amont et en aval du cours d'eau, le curage de l'Ernage se poursuit.
Un rendez-vous mi-juillet
Des contacts ont encore été pris avec des agriculteurs d'Ernage et de la commune voisine de Walhain afin de trouver un endroit où aménager une zone de rétention.
Le bourgmestre a proposé aux Ernageois présents ce mercredi de se rencontrer à la mi-juillet. La visite de terrain permettra d'entrer dans le détail des actions mises en place. À la sortie de la séance du conseil, les habitants se sont montrés quelque peu soulagés et optimistes à l'idée d'avoir enfin les pieds au sec chez eux.