Pour ce nouveau numéro de Vie de famille, Jérémy Clément reçoit Virginie Hatzigiannakis, chargée de projets à la Fédération wallonne LGBTQIA+. Ensemble, ils parlent de l'accompagnement des jeunes autour de la question de l'identité et de l'orientation sexuelle. Ingrid et son fils Julien livrent également leur témoignage sur le moment où Julien a annoncé son homosexualité à sa maman.
Virginie Hatzigiannakis travaille pour la Fédaration Prisme : la coupole qui rassemble et représente les associations wallonnes œuvrant en faveur des personnes issues de la diversité des orientations sexuelles, des identités de genre, des expressions de genre et des caractéristiques sexuées.
Que signifie l'acronyme LGBTQIA+ ?
LGBT, ou LGBTQIA+, sont des sigles utilisés pour qualifier les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles, c'est-à-dire pour désigner des personnes non hétérosexuelles, non cisgenres ou non dyadiques.
Trouver sa place dans la société en tant qu'enfant LGBTQIA+
"J'aimerais croire qu'on tend vers une évolution positive", explique Virginie Hatzigiannakis, "mais ça reste très compliqué". Les jeunes se posent pas mal de question et ne trouvent pas de réponses autour d'eux. Le sujet reste assez tabou. La sexualité est déjà un sujet tabou en général, mais quand on parle d'orientation sexuelle "hors norme" ou de questions d'identité, ça devient très complexe.
Comment apporter des réponses aux jeunes qui se questionnent ?
"Notre projet apporte des réponses aux jeunes qui se se posent des questions", détaille Virginie Hatzigiannakis. "On leur explique que nous ne sommes pas tous pareils, que nous n'avons pas tous des attirances pour le sexe opposé, que nous ne sentons pas tous en accord avec le sexe qu'on nous a assigné à la naissance. Et ce n'est pas une catastrophe." L'association vient démystifier tout ce qui est orientation sexuelle et identité de genre.
Des mythes à déconstruire
Les jeunes s'imaginent pas mal de choses qui sont souvent fausses et parfois très effrayantes sur la question LGBT. Ils peuvent, par exemple, penser que leur vie est fichue.
Comment rassurer au mieux un parent qui est confronté à ce genre de questionnement ?
Souvent, les parents culpabilisent : "Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?" La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas de leur faute. Ensuite, il n'y a pas vraiment de recette miracle pour rassurer son enfant. Mais voici quelques conseils en vrac :
- Faire de son mieux
- Être à l'écoute
- Essayer de se décentrer de la problématique quand notre enfant vient nous livrer son questionnement
La plupart des enfants LGBT qui sont en questionnement vont rarement voir les parents en premier. Et ce n'est pas pour rien. Quand on est jeune, on n'a pas envie de décevoir ses parents. On a peur de leurs réactions. Certains parents sont ouvertement homophobes, peuvent tenir des discours que les jeunes ont entendu depuis toujours dans le cercle familial. Ils s'imaginent donc que le parent n'est pas ouvert à la question. Alors que faire si votre enfant vient vers vous pour discuter ? Lorsque le jeune arrive vers vous pour en parler, prenez le temps de l'écouter. Ce n'est pas toujours facile. Plein de questions peuvent traverser l'esprit du parent lorsqu'il est confronté à la problématique. Il peut avoir peur, se demander quel sera l'avenir qui attend son enfant, se demander s'il doit faire quelque chose ou au contraire, ne rien faire du tout. Un conseil : gardez ces questions pour vous. Ensuite, prenez le temps de réfléchir. Parlez-en avec votre conjoint.e, un.e ami.e, une soeur ou un frère. Laissez les choses décanter pour revenir plus tard vers votre enfant en lui demandant s'il est d'accord d'en reparler.
Et si le parent n'accepte pas, vers qui le jeune LGBTQIA+ peut-il se tourner ?
Si le jeune fait face à une mauvaise réaction de ses parents, il peut se tourner vers différentes associations :
- Les maisons arc-en-ciel
- Transkids ASBL
- Un thérapeute familial
Il est important de se tourner vers les gens, de s'entourer des bonnes personnes, de ne pas rester enfermé. Il suffit souvent de pas grand chose pour que la situation s'améliore. D'autres articles qui pourraient vous intéresser :
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Émission du 02/11/22