En pleine enquête publique, la locale Ecolo de Chastre a distribué aux habitants un tract les invitant à se prononcer sur le projet éolien d'Aspiravi. Avec une prise de position sans ambiguïté : "Nous n'avons plus le choix de nous opposer à ce projet." L'initiative n'est pas du goût de son partenaire de majorité. Mardi soir, le conseiller Michel Cordy (Chastre 20+) l'a fait savoir en toute fin du conseil communal. L'intervention a suscité quelques remous. "Ce n'est pas le tract qui me dérange, précise-t-il. Mais déontologiquement, je trouve problématique qu'un parti influence une enquête publique en cours." Une vision partagée, d'ailleurs, sur les bancs de l'opposition Chastre@venir. En réponse, l'échevin de l'Environnement Jean-Marie Thiry (Ecolo) invoque le droit à une information juste de la population. Les réseaux sociaux exacerbent, selon lui, les tensions : "Les gens y sont contre, globalement. Il faut qu'ils s'informent." Des frictions au sein de la majorité Michel Cordy rappelle les termes de la déclaration de politique communale, co-signée par les partis de la majorité : "Le projet Aspiravi ne répond pas aux attentes des citoyens. (...) D'autres lieux sont possibles." Le tract d'Ecolo, ajoute-t-il, vise à forcer la main à la population. Jean-Marie Thiry ne nie pas les tiraillements. Mais il insiste sur un point : recalé à quatre reprises par le Conseil d'État, le projet d'Aspiravi (qui prévoit l'implantation de six éoliennes sur le plateau de Chastre) a selon lui toutes les chances de passer. La dernière remarque principale porte en effet sur un problème d'aménagement de voirie qui relève de l'autorité communale. "On a besoin de cette énergie durable pour remplir nos objectifs", conclut l'échevin. Les habitants de Chastre sont donc appelés à se prononcer dans un contexte tendu entre partenaires de la majorité. La pétition en ligne réclamant l'abandon du projet a récolté à ce jour 426 signatures. L'enquête publique prendra fin ce 15 avril.